Dans une interview exclusive accordée à la rédaction de guineeactuelle.com, le cinquième Vice-président du parlement guinéen de la 9eme législature, Fodé Mohamed Soumah a déclaré que ’le soubassement du vivre-ensemble commence par la cohésion nationale.
En faisant le bilan des actions de l’Assemblée nationale, le président de la GECI a aussi évoqué plusieurs sujets, notamment les impacts de l’opposition dont il est membre qui entend bien faire valoir ses droits.
Interview !
Guineeactuelle.com : que retenir après un an de législature ?
Enormément de choses entre le 1er décret de loi portant sur le code de conduite de l’agent public le 2 novembre 2020, et les deux derniers votés le vendredi 21 mai 2021, il y en a eu 37 à ce jour, si ma mémoire est bonne.
Nous avons démarré avec des travaux pour améliorer le cadre de travail des députés et du personnel parlementaire, qui a apprécié la différence avec la précédente Législature.
Les bureaux sont équipés avec du matériel moderne, et la connexion Wifi pour tous.
Ce programme de digitalisation va pallier un manque criant, au regard des autres Assemblées environnantes, et permettre à nos mandants de suivre nos activités et interagir avec les élus.
D’ailleurs, la plateforme est prête, et nous attendons la célébration de l’An 1 pour la partager largement.
Nous avons mis l’accent sur la formation des députés et du personnel parlementaire qui est en cours.
Le Bureau a abattu un travail gigantesque au point de monter un plan d’action quinquennal, et recevoir plusieurs délégations dans la salle des actes qui n’a plus rien à envier à une quelconque salle de réunion ou de réception.
Sous le leadership du Président Damaro, l’ensemble du bureau, la conférence des présidents, tout comme les différentes commissions, travaillent de concert pour gagner en efficacité.
Du règlement intérieur au statut du personnel, en passant par le contrôle administratif et financier, il n’y a pas un seul projet qui passe au vote, avant un examen en commission, en inter-commission, en explication de vote au sein des 3 groupes parlementaires, et surtout avec la présence obligatoire des ministres concernés.
Nous avons reçu la délégation chinoise le vendredi 21 mai, pour une présentation vidéo du siège, dont les travaux vont démarrer dans 2 mois.
Enfin, nous allons être chargés jusqu’au moment des vacances parlementaires, avec les projets relatifs au code électoral, la charte des partis politiques, la CENI, la loi de finance rectificative, etc.
Suite à l’ouverture du cabinet du Chef de file de l’opposition aux leaders extraparlementaires, quels sont les impacts dans votre slogan » s’opposer autrement » ?
La quantité de travail abattu là aussi est énorme. Suite à la retraite de quelques jours au ranch du chef de file, un plan d’action a été mis en place. C’est ainsi que nous avons pu rencontrer toutes les institutions de la République, les acteurs de la société civile, quelques ambassadeurs, et pratiquement tous les partis politiques de l’opposition.
Ensuite nous avons été reçus par le 1er ministre et le Chef de l’Etat à qui on a remis un mémorandum, avant une visite à la maison centrale.
Le travail se poursuit dans le sens de pacifier le climat sociopolitique, et être une opposition productive. Il faut toujours donner une chance au dialogue, avant de changer de stratégie.
Quelle est l’actualité de la GECI près de 8 mois après son congrès ?
Elle s’est adaptée à la situation sanitaire, avec un travail interactif et des réunions en petits comités. C’est ce qui a nécessité la mise en place d’un bureau politique restreint, car le BEN ne pouvait pas se réunir. La densification des structures est la principale mission assignée aux Fédéraux et aux Coordinateurs.
Enfin, notre base de données montre la progression de l’implantation. Ce qui est prometteur en vue des échéances électorales futures.
Est-il vrai que le budget du chef de file de l’opposition fait objet de rétention ?
Rétention volontaire ? Je ne sais pas. Mais voilà plus d’un an que nous fonctionnons sans un centime dédié. Alors que le siège du cabinet est équipé, et que nous poursuivons cette noble mission que rien ne saurait freiner. Personne ne se plaint autour de lui, car nous servons le pays.
Ses dernières sorties ne sont pas seulement pour réclamer le respect des textes liés aux frais d’installation et de fonctionnement, mais pour l’institution qu’il représente. J’ose espérer que les choses vont se décanter, afin qu’il puisse disposer des moyens de son ambition et de sa mission.
Dans un contexte où le vivre ensemble est parfois mis à rude épreuve, quel message lancez-vous à la nouvelle ministre de la cohésion sociale ?
C’est une ancienne collègue et une sœur. C’est une battante qui a du cœur. Elle a le contact facile et sait écouter. Elle est réactive et obtient le plus souvent ce qu’elle veut. Donc, je crois qu’avec toutes ses qualités, elle saura mettre tous les atouts de son côté pour réussir à parler à tout le monde.
Le soubassement du vivre ensemble commence par la cohésion nationale. Donc, elle saura faire.
Interview réalisée par Idrissa Keita