Le discours du président de la République à l’occasion de l’inauguration de la voie ferrée pour le transport de la bauxite hier mercredi à Boké suscite encore des commentaires dans le paysage politique. Sollicité par Guinéenws à cet effet, le député Fodé Mohamed Soumah n’y va pas d’une main morte même s’il se réjouit que la Guinée soit dotée de cette infrastructure.
C’est d’ailleurs par ce côté positif des choses que le vice-président de l’Assemblée Nationale commence son propos. « La Guinée est une terre d’opportunités et je me félicite de voir mon pays se doter d’infrastructures de ce genre à élargir dans le transport fluvial, des personnes et des biens », se réjouit l’opposant. Puis de préciser : « le discours présidentiel devrait aller dans ce sens, pas nous sortir des dénonciations multiples non sanctionnées. Tout le monde sait, mais personne ne fait rien. »
Plus loin, l’opposant aborde le sujet en lien avec le contexte actuel où les voix appelant de plus en plus à l’apaisement se multiplient. « La posture présidentielle au sortir d’élections compliquées au Burkina, Benin, Sénégal, en Centrafrique… et le retour du Président Gbagbo en Côte d’Ivoire. Après tout ce que l’on sait, tout ceci devrait nous inspirer pour tout ce qui pourrait apaiser les cœurs, pacifier les âmes, et rapprocher les Guinéens », suggère le président du parti GeCi (Génération Citoyenne).
Notre interlocuteur saisit l’occasion pour porter son regard sur le dialogue lancé ce mercredi par le Secrétaire permanent du cadre permanent de dialogue. « Quant au dialogue, il est biaisé dès le départ », estime-t-il. Et de justifier : « primo, le choix du « modérateur » ne devrait pas se porter sur un leader politique. Secundo, le préalable à toute concertation/discussion, repose sur des questionnements tels que : de quoi doit-on parler ? Pourquoi ? Avec qui ? Comment ? En combien de temps ? … Autrement dit, la première prise de contact devrait s’articuler autour des Termes De Références (TDR), et non pas une décision unilatérale ou une invite à venir parler d’un sujet en particulier. Le dialogue est fait pour aplanir les différends et s’accorder sur l’essentiel. Dans le cas d’espèce, il est surtout politique, même si la crise socioéconomique étrangle les populations. Il faut arrêter de se voiler la face ou de déplacer les problèmes sans les régler. C’est autour de la table qu’il faut débattre de tout, sans préalable ni préjuger de la finalité ».
Une position qui s’apparente à celle déjà exprimée par le chef de file de l’opposition Mamadou Sylla dont Fodé Mohamed Soumah est un des membres de son cabinet.
